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Moustache à la Charles Bronson, santiags rutilantes, pantalon à franges, chapeau de cow-boy : ces quatre-là prennent possession de la scène comme John Wayne s’empare du siège de Fort Alamo. Sauf que, en moins de temps qu’il ne faut à Clint Eastwood pour dégainer son colt, toute cette décharge visuelle de testostérones se dégonfle piteusement. Marc, Bruno, Michel et Eddy ont beau afficher de sombres visages impassibles et se tenir droit dans leurs guêtres, ce qui se dévoile dans leurs premiers échanges, poussifs et creux, c’est une vie pétrie d’insatisfaction (…)
Que ce soit dans la langue, comme désorientée, ou dans le jeu – une simple tape sur l’épaule ou un regard perdu en disent long sur cette difficulté à assumer une certaine vulnérabilité – le spectacle rappelle que la révolution post-MeToo ferait bien de se pencher aussi sur le mal-être des hommes.
Des hommes fatigués, incompris, frustrés, reclus dans leurs vies étriquées (2)
À rebours du cowboy viril et sûr de lui, c’est l’homme ordinaire qui, sous ces quatre silhouettes, se dévoile peu à peu. Des hommes pleins de certitudes et de déceptions, de rêves et de désillusions. Des hommes fatigués, incompris, frustrés, reclus dans leurs vies étriquées, blessés par les petites humiliations quotidiennes. À des lieues de la liberté tant chérie. Le langage, donc, comble les vides et leur sert d’exutoire, mais aussi tourne en rond : manège déglingué, triste et surtout désopilant.
1 Extrait – Catherine Makereel, LE SOIR, nov 18.
2 Extrait – Marie Baudet, LA LIBRE BELGIQUE, nov 18
AVEC Youri Dirkx, Eno Krojanker, Hervé Piron, Peter Vandenbempt
LUMIÈRE Margareta W. Andersen
SCÉNOGRAPHIE, COSTUMES Marie Szersnovicz
ŒIL EXTÉRIEUR Pierre Sartenaer
TRADUCTION FRANCAISE, MISE EN SCÈNE Enervé, Tristero