Actualité: Les moines trappistes

Actualité parue le 2017-08-04

Dans l'univers de la bière, les trappistes occupent une place bien particulière. Bien plus que des brasseurs, c'est avant tout une communauté religieuse. A l'Archéoforum de Liège jusqu'au 1er octobre. Entrée gratuite avec Carte PROF.

De manière exceptionnelle, les moines de l’abbaye Notre-Dame de Saint-Remy de Rochefort ont accepté que le photographe Guy Focant partage leur quotidien basé sur les offices, le travail et la prière. Ce reportage inédit s’est étalé sur trois années : un an de prises de contacts puis deux ans de reportage en immersions répétées. Il débouche à présent sur la réalisation d’un livre et la présentation d’une exposition itinérante.

Bien connue pour sa célèbre bière, la communauté trappiste l’est beaucoup moins pour son mode de vie. Les moines sont en effet très soucieux de protéger leur vie de silence et de prière.

Comment vit au quotidien la communauté trappiste de l’abbaye Notre-Dame de Saint-Remy à Rochefort, essentiellement connue par la bière qui y est produite ? Car ses membres sont moines bien avant d’être brasseurs. Et moines cisterciens de la Stricte Observance de surcroît. La Règle de saint Benoît (6e siècle), père des moines de l’Occident, leur sert donc de guide. La journée est rythmée par l’Office divin aux heures prévues par la liturgie, le travail pour gérer l’abbaye et la prière personnelle, nourrie par la lecture méditée des livres saints.

Comment, au début du 21e siècle, ce quotidien particulier – auquel sans doute beaucoup aspireraient volontiers de temps à autre pour se ressourcer, mais de manière tout à fait temporaire (!) – traduit-il l’engagement de toute une vie volontairement menée à l’écart du monde pour se tourner entièrement vers Dieu ? C’est ce qui a questionné Guy FOCANT, photographe, dans le cadre d’une démarche personnelle et non d’un travail de commande. Connu comme photographe du patrimoine de la Wallonie, Guy FOCANT s’intéresse, dans ses projets propres, aux hommes eux-mêmes, aux gestes qui les révèlent, aux savoir-faire qu’ils transmettent, aux traditions qu’ils partagent.

Les moines qui vivent leur spiritualité, non pas en déconnexion mais en retrait du bouillonnement de notre monde, s’interrogeaient au départ sur l’opportunité d’un tel projet. Mais les traits du photographe – la discrétion, la sobriété, la patience – les ont amenés à accepter qu’il chemine de temps à autre avec eux au fil de leurs activités journalières et à s’intéresser à « ce regard extérieur ». Car le souhait de Guy FOCANT est notamment d’exprimer l’impalpable – le silence habité, le temps suspendu, la force d’un lieu ou d’un moment – par ses moyens visuels : la lumière, le rythme, les cadrages inattendus, les détails signifiants,…

Un modus operandi s’est peu à peu mis en place entre le photographe et les moines pour que soit respecté ce mode de vie forcément intime : des séjours en immersion se sont vite imposés pour « se faire oublier » et rentrer dans une disposition mentale particulière. C’est pourquoi il parle volontiers de « retraite photographique » pour qualifier son expérience.

Un portfolio, reprenant quelques-unes des plus belles photos de l’exposition, est disponible à la boutique de l’Archéoforum au prix de 12€.

Moine trappiste. Abbaye de Rochefort, jusqu'au 1er octobre 2017, du mardi au samedi de 10h à 17h. Fermé le lundi et le dimanche, sauf le premier dimanche du mois de 13h à 17h.

Visites commentées par Guy Focant le 17 août à 18h30 et le 1er octobre à 13h30 et 15h (durée : +/- 1h30). Sur réservation uniquement (04/250.93.70 ou infoarcheo@dpw.be) et limité à 25 personnes par session.