Actualité: Religion musulmane et chrétienne, identité et genre, humour et irrévérence

Actualité parue le 2017-10-08

Pour la rentrée, le Botanique à Bruxelles accueille jusqu'au 5 novembre une exposition personnelle du jeune artiste franco-marocain Mehdi-Georges Lahlou, et il n'a peur de rien! Prix réduit avec Carte PROF.

Déjà présenté dans le Museum lors de l’exposition collective Nass Belgica, en 2014, il prend cette fois d’assaut l’ensemble de l’espace avec un vaste projet personnel, conçu pour le Botanique et réunissant des œuvres existantes et inédites.

Depuis plusieurs années, Mehdi-Georges Lahlou concentre son travail sur la confrontation des clivages culturels de son origine métissée, par le biais du détournement et de l’hybridation. Il explore la notion de genre, le poids des religions et des traditions avec une apparente désinvolture, qui frôle parfois l'irrévérence. Ses œuvres questionnent à partir de son point de vue intime, les limites des croyances, des fantasmes et des stéréotypes. A l’aide de son corps, principal support de ses œuvres, il mélange symboles et clichés éculés et invite le spectateur à prendre part à la confusion qu’il orchestre, à l’intérieur de codes arabo-musulmans et judéo-chrétiens.

Côtoyant le burlesque et l’absurde, ses œuvres n’en témoignent pas moins d’un profond questionnement identitaire dont il renouvelle sans cesse les dispositifs, avec autant d'humour que d'engagement.

A l’occasion de son exposition au Botanique, Mehdi-Georges Lahlou fait de la salle du Museum l’écrin d’un singulier jardin. Il y figure un paradis personnel, sa propre projection de « Jannah », où il cultive l’ambiguïté caractéristique de son œuvre. On y déambule parmi des bustes coiffés d’objets insolites, des sabliers de couscous, des bénitiers de cannelle ou encore d’intrigantes madones sans visage. Posées en équilibre, fragiles ou encore périssables, ses œuvres portent en elles la question de leur propre devenir et de leur possible effacement. Ce parfum d’éphémère accompagne la promenade contemplative auquel l’artiste nous convie. A travers une myriade d’éléments traditionnels et liturgiques, dont il trouble délibérément l’origine et la vocation première, il nous entraîne dans les méandres d’une réflexion plurielle, un véritable voyage sensoriel et savoureux.